Les cartes proto - historique

Une des premières cartes est une gravure
sur pierre dite de "Bodolina" sur le site de
Valcamonica en Italie du Nord. Celle-ci
correspond à un plan d’occupation du sol
comprenant des figures humaines ou animales
et un plan topographique. Ce réseau complexe
comprend des lignes multiples (chemins,
canaux d’irrigation), des formes - surfaces pour reprendre notre terminologie- (maisons, pâturages), parsemées de points divers.

Le symbolisme employé correspond à une grammaire élémentaire de la topologie avec une non - coordination entre les espaces. Cette construction repose sur des notions topologiques comme le voisinage et la séparation, l’ordre, l’enveloppement et la continuité.

Cette représentation, tout comme les dessins cartographiques enfantins, présente des éléments dont le graphisme est un mélange de représentation à plat et de dessin en ‘vue de face’ (par exemple les personnages)

Dans la mesure où les vestiges des anciennes "cultures" ont disparu, il est difficile de vérifier si les rapports entre les éléments ont été respectés ou si il ne s’agit que d’un inventaire topologique. Cette carte fait face à la vallée. Celui qui regarde le document peut toujours faire un aller et retour entre la réalité et sa représentation. Il est intéressant de noter des similitudes avec les procédures employées par les très jeunes enfants. En effet, l’objet symbolique ne se construit que très tard.

La mappemonde d’Hécatée correspond à une phase déjà plus élaborée du fait d’un élargissement des connaissances. Le symbolisme naissant permet d’envisager un espace plus important que le seul répertoire des lieux marqués de proche en proche. Ces derniers ne tiennent pas compte de leur éloignement (contours approximatifs, distances non respectées...)


Eratosthène

Eratosthène correspond à un passage important vers un niveau
de complexité supérieur. La simple énumération graphique des
lieux ne suffit plus. La position précise des points devient nécessaire
aux voyageurs.
Il est le premier à calculer de façon précise la circonférence du globe.
La description précise des lieux issue du témoignage des voyageurs
va permettre d’augmenter considérablement le champs des expériences.
Le traçage de lignes parallèles aux axes de Dicéarque pour la localisation
des différents points permet une approche plus rigoureuse de la cartographie (ces lignes n’étaient pas définies par un rapport mathématique entre un point espace et sa localisation sur un plan)
La carte de Ptolémée constitue une avancée supplémentaire grâce aux huit milles points de latitude et de longitude répertoriés. Ces travaux très importants seront repris par les cartographes arabes.
La différence entre ces deux modes de représentation est très importante. Dans un premier temps, les cartes protohistoriques n’étaient qu’un simple inventaire graphique des faits (sociaux ou topologiques) répertoriés selon leurs rapports topologiques et affectifs. Dans un second temps, ce répertoire est complété par des annotations comprenant des positions géographiques.



Le moyen âge

La cartographie devient au moyen âge anecdotique
par la main mise de l’église chrétienne sur la représentation
de la terre. Celle-ci redevient plate pendant quelques siècles…

Les cartes sont entièrement conventionnelles et décoratives
comme l’exemple ci-contre qui montre une de ces « images du monde »
(Orbis terrarum) dites T dans l’O.

La branche verticale du T est la méditerranée, l’horizontale est constituée par le Don, à droite par le Nil. On a l’Asie en haut, l’Europe en bas à gauche et l’Afrique en bas à droite. L’idéologie de cette organisation du monde est soulignée par la présence des enfants de Noé.
Carte de Bodolina

Carte de Bodolina

Eratosthene

Eratosthene

carte en t et en o

carte en t et en o