L'observation d'un kinogramme de coureurs permet de distinguer deux phases: une de propulsion et une de suspension.
L'observation de la phase de propulsion permet d'observer trois phases clairement discernables. Au contact du sol, le corps s'organise autour d'une ligne de pression (Gacon 1984) dans un axe antérieur à la verticale, puis par rapport à celui-ci, enfin dans un axe postérieur à la verticale. Lorsque l'on observe les forces sur un plateau de force, on observe une phase de travail négatif puis positif.
Pendant une période, le travail technique d'apprentissage a consisté à chercher à chercher à supprimer la phase jugée négative. (cf. Leichtathletik de Schmolinsky 1980)
L'intérêt des travaux de l'école dijonnaise est d'avoir su proposer un modèle explicatif, qui bien avant que des explications scientifiques ne corroborent ces thèses, puisse fournir à l'homme de terrain un modèle explicatif convaincant.
Pour Gacon, "les impulsions supposent une prise d'énergie (donc de vitesse) et un train porteur (le ou les membres inférieurs) apte à recevoir et restituer celle-ci à l'ensemble du corps. L'énergie peut être illustrée par un boulet lancé à plus ou moins grande vitesse et le train porteur à un ressort. Celui-ci comprimé permettra d'emmagasiner et de restituer l'énergie (si la durée entre ces deux temps est trop long, le gain d'énergie potentiel sera perdu, Bosco cité par Cometti 1989)".
La jambe libre -ou membre libre- a pour rôle dans la modélisation de Gacon de jouer une fonction d'allègement et de compression au niveau du ressort, ce dernier arrive au sol avec une angulation bien déterminée par le fonctionnement gestuel.
Il est possible dès lors d'attribuer à ce ressort une raideur (l'inverse de la raideur est la compliance). Les caractéristiques de fonctionnement de ce ressort seront donc fonction des contraintes qui lui seront appliquées (vitesse de course, raideur du terrain, pente...)
Ce ressort peut fonctionner de plusieurs façons et avec des rendements différents. On peut distinguer quatre modes de fonctionnement : Excentrique, c'est la première phase de la propulsion, les articulations s'excentrent et le ressort emmagasine de l'énergie; statique, les articulations restent à égale distance (cette phase est très courte dans le cas concerné), enfin une phase concentrique ou le ressort restitue l'énergie emmagasinée. Ces trois formes de contraction peuvent se dérouler dans des gestes sportifs sous des formes séparées. Leur réunion définit la pliométrie.
Son intérêt a été clairement montré par les chercheurs . Ainsi, plus les propriétés élastiques du muscle sont utilisées et moins la consommation d'énergie est forte.
Modélisation de la phase d'appui
Le muscle fonctionne comme un ressort
La course en forêt
La course en forêt
Ce ressort va donc travailler en terrain naturel de plusieurs façons: En descente, le train porteur doit supporter le poids du corps pour freiner le coureur, les contractions sont donc excentriques et les forces développées seront donc potentiellement plus importantes grâce à la mise en jeu des propriétés élastiques du muscle. En montée, il est par contre plus difficile de définir un régime global de contraction du train porteur; le gastrocnémius travaillant en pliométrie et le quadriceps travaillant en concentrique; Si le terrain est compliant (marais ou terrains sablonneux), le rendement de la contraction en pliométrie sera diminué.
Pour Eklund et ses collaborateurs , les études de terrain montrent très clairement qu'il y a apprentissage de la course en forêt. La comparaison de la consommation maximale d'oxygène montre que les coureurs d'orientation utilisent avec plus d'efficacité leur potentiel énergétique en terrain accidenté.
On trouvera sur le site de l'université de Dijon divers documents en .PDF. Je ne peux que recommander la lecture des travaux de Mr Cometti ...